Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

alain de benoist - Page 102

  • La France malade de sa médecine ?...

    Le nouveau numéro de la revue Eléments (n°148, juillet - septembre 2013) est disponible en kiosque.

    Dans ce numéro, dont la couverture est à nouveau superbe, Pascal Esseyric et Patrick Péhèle nous livre  un dossier consacré à l'hypermédicalisation de notre société, ainsi que des articles consacrés à Dominique Venner, à Cornélius Castoriadis ou à la notion de guerre juste. Et on trouvera également un entretien avec David Engels , auteur de l'essai intitulé Le déclin - La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013), une fable de Jacques Vergès, la chronique de Xavier Eman et l'éditorial de Robert de Herte intitulé « Bilan de santé ».  

    Vous pouvez commander ce numéro ou vous abonner sur le site de la revue : http://www.revue-elements.com.

     

    Eléments 148.jpg


    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Bilan de santé par Robert de Herte

    L'entretien

    David Engels: « L'Europe ne peut échapper à son destin impérial >:

    Cartouches

    L'actualité des idées, des sciences, du cinéma, des arts et des lettres

    Carnets de lectures par Michel Marmin

    «Le bureau» par Xavier Eman

    Romans noirs par Pierric Guittaut

    «Confessions d'un dragueur» par Ludovic Maubreuil

    Économie, religions, philosophie ...

    «Alarme citoyens!» par Laurent Schang

    Sciences par Bastien O'Danieli

    Le combat des idées

    Mort d'un samouraï par François Bousquet

    L'éthique comme un sacerdoce par Michel d'Urance

    Dominique Venner par Alain de Benoist

    Une fable par Jacques Vergès

    Cornelius Castoriadis, le « germe grec» par Jean-Louis Prat

    Edouard Berth, le syndicaliste révolutionnaire par David L'Épée

    Guerres justes au service de la «paix perpétuelle» par Félix Morès

    Là où bat le cœur celte des Appalaches par Pierric Guittaut

    Dossier

    la France malade de ses médicaments

    La médicalisation, du berceau à la tombe par Jean-François Gautier

    Un enseignement sous influence par Jean-François Gautier

    Représentant de laboratoire pharmaceutique par François Delussis

    Un cinéma muet sur l'extrême médicalisation par Ludovic Maubreuil

    Léon Daudet contre les doctrinaires du scalpel par Olivier François

    Éphémérides


    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 4 commentaires Pin it!
  • Débat pour tous !...

    Alors que le phénomène de la Manif pour tous semble doucement s'épuiser, l'heure est sans doute venue de réfléchir au bilan de ce mouvement atypique qui a réussi à mobiliser de nombreux Français, sans pour autant atteindre son objectif, le retrait de la loi Taubira. De sa position surplombante, quelque part sur Sirius, Alain de Benoist s'est essayé à l'exercice sur Boulevard Voltaire. La réaction du "terrain" à ses analyses ne s'est pas faite attendre avec un papier vif signé par la plume alerte de Gabrielle Cluzel. Un papier qui a lui-même provoqué une réponse du journaliste Nicolas Gauthier... Le débat est ouvert ! Bonne lecture...

     

     Soleil noir.png


    On ne fait pas la révolution avec des gens bien élevés

    Alain de Benoist 5.png


    Indubitablement, la Manif pour tous a suscité de nouvelles formes de protestation, à base de réseaux sociaux, à l’instar d’autres « printemps » ou de « révoltes » tout aussi informelles, tels les « Indignés » ou les « Occupy Wall Street ». Quelles leçons en tirer ?

    La Manif pour tous a été un grand succès et un incontestable échec. Le succès d’abord : ce n’est pas tous les jours que l’on parvient à mobiliser un million de personnes des deux sexes et de tous âges. Personnellement, j’aurais préféré en voir dix millions protester contre la dictature des marchés financiers et le crétinisme de la marchandise (on peut toujours rêver), mais ce n’est là qu’une opinion personnelle. D’une façon générale, on doit toujours soutenir le peuple quand il descend dans la rue pour une raison ou une autre (le mariage homo à Paris, l’augmentation du ticket de bus à São Paulo, un projet de destruction d’un espace vert à Istanbul), que ce soit en France, au Brésil, en Turquie, en Égypte ou ailleurs. C’est le plus sérieux indice du ras-le-bol. Un autre aspect positif, c’est l’apparition, en marge des manifestations, d’un certain nombre de modes de protestation originaux et inédits (les Hommen, les Veilleurs debout, etc.), qui ne se ramènent pas à une simple affaire de réseaux sociaux.

    L’échec n’en est pas moins évident : la Manif pour tous n’a tout simplement pas obtenu ce qu’elle voulait, à savoir empêcher l’adoption de la loi autorisant le mariage gay. Comme cet échec était prévisible, quoi qu’en aient pu dire les naïfs, une stratégie alternative s’imposait. On n’en a pas vu l’ombre. Tout ce à quoi l’on a assisté, c’est au sommet à des crêpages de chignons et à la base des proclamations du genre « On ne lâchera rien ». Mais lâcher quoi ? Quand on n’a rien obtenu, il n’y a rien à lâcher. Alors, on harcèle, on houspille, on fait siffler les oreilles du chef de l’État le 14 juillet, autant dire pas grand-chose. On rêve d’un « sursaut national » (hop, un sursaut !), comme on le fait depuis plus d’un siècle. Pour le « Printemps français », on repassera. La droite, de ce point de vue, ne changera jamais. Plus réactive que réflexive, elle ne sait marcher qu’à l’enthousiasme ou à l’indignation. Déterminer une stratégie révolutionnaire est au-delà de ses forces.

    Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans la nébuleuse anti mariage pour tous ? Son homogénéité sociale ou ethnique ? Son discours politique attrape-tout ? Ou sa réticence à renverser la table ? Bref, avons-nous affaire à de véritables révolutionnaires ?

    À des contre-révolutionnaires, plutôt. C’est-à-dire à des gens qui laissent régulièrement passer les trains pour ne pas faire la « politique du pire ». La plus grande erreur des organisateurs de la Manif pour tous a été d’accepter docilement de ne pas envahir les Champs-Élysées quand un million de personnes étaient prêtes à le faire. Débordant la simple réponse aux antifa(mille), la Manif pour tous aurait alors pu prendre une véritable dimension insurrectionnelle. Ce qui aurait au moins empêché la police de truquer les images et les chiffres. Mais on ne fait pas la révolution avec la « France tranquille » des pousseurs de poussettes et des gens bien élevés. On ne fait pas une révolution quand on n’a ni programme ni conception du monde à proposer. C’est pourquoi, plutôt que de chercher à renverser le pouvoir, on est allé chercher le soutien de Raffarin et de Copé. Dès lors, la messe était dite. La Manif pour tous a éveillé des consciences, elle n’a pas structuré les esprits.

    Pas de semblant de révolution sans quelques martyrs. Là, ce fut Nicolas Bernard-Buss. Sa peine de prison était évidemment disproportionnée, mais l’émotion de ses défenseurs ne l’était-elle pas un peu également ? Comme si le vide du pouvoir allait de pair avec le flou des revendications des manifestants ?

    On a bien entendu eu raison de protester contre l’incarcération du jeune Nicolas, et contre la généralisation du deux poids, deux mesures. Le mécanisme est d’ailleurs bien rodé. Il suffit de traiter les gêneurs de « fascistes » pour permettre la mise en œuvre du programme, que Laurent Joffrin proposait en toute bonne conscience dans Le Nouvel Observateur du 13 juin dernier, de « réserver aux fascistes (…) la vigilance quand ils se taisent, la dénonciation quand ils parlent, la prison quand ils agissent ». Vigilance-dénonciation-prison : un triptyque à retenir. À ce compte-là, quand Mélenchon traite François Hollande de « capitaine de pédalo », on finira par y voir des allusions homophobes ! Cela dit, on peut protester énergiquement sans tomber dans le délire ou la paranoïa. Dire que Nicolas sera « traumatisé à vie » pour avoir fait trois semaines de taule n’est pas flatteur pour lui : je l’espère quand même capable d’en voir d’autres ! Je reçois régulièrement des courriels affirmant que nous vivons aujourd’hui quasiment dans un régime totalitaire soviétique, ce qui est un peu ridicule (tout courriel comportant des séries de points d’exclamation va chez moi immédiatement à la poubelle). Certains devraient se souvenir que, dans bien des pays, quand on est gardé à vue, on a aussi de bonnes chances d’être tué, torturé ou violé. On n’en est pas encore tout à fait là.

    Beaucoup de participants de la Manif pour tous, à commencer par la petite bourgeoisie catholique (la « Génération JMJ ») qui en constituait les plus gros bataillons, manifestaient pour la première fois. Il leur en est resté le souvenir d’une excitation qui va de pair avec une certaine ingénuité. Ils déclarent fièrement qu’ils ont été « gazés », comme s’ils avaient eu à respirer du gaz sarin ou du Zyklon B. Pour ma part, j’ai dû prendre dans ma vie une bonne trentaine de giclées de lacrymogène dans la figure sans y voir autre chose que la conséquence logique de ma présence dans une manifestation ! Au moins ces néophytes ont-ils découvert que les gentils policiers « qui sont là pour nous protéger » savent aussi se servir de la matraque. Si cela leur a permis de comprendre que lorsqu’on s’attaque à l’ordre en place (qui n’est le plus souvent qu’un désordre établi), les forces de l’ordre sont des forces ennemies, ce sera toujours cela de pris.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 15 juillet 2013)

     

     Soleil noir.png

     

    La France bien élevée vous emmerde !

    Gabrielle Cluzel.jpeg

     

    Mais que cherchent au juste ceux qui, sur Boulevard Voltaire, à l’instar d’un Alain de Benoist, raillent, méprisent, minimisent (en faisant mine de le soutenir) le grand mouvement de cette année, et prophétisent sa fin depuis des mois, comme s’ils l’espéraient ?

    Ils l’appellent la manif des bisounours, des cuculs, des neuneus, des benêts, des trop polis, des naïfs, des ravis de la crèche, bref des cathos qui n’ont rien compris. Ils leur font la leçon, expliquant doctement, ah, là, là, que ce n’était pas du tout comme ça qu’il fallait faire, qu’ils s’y sont pris comme des pieds, que d’ailleurs, c’était perdu d’avance, qu’emmanchés comme ils sont, on ne fera jamais rien d’eux, surtout pas une révolution, bref que tout cela n’a servi à rien, que c’était juste la manif pour les nuls. Fermez le ban.

    Je lis, par exemple, que l’on ne fait pas la révolution avec des poussettes. Dois-je rappeler qu’on ne la fait pas non plus sans poussettes ? Car le propre d’une poussette est de voir, à terme, le contenu s’échapper du contenant… pour aller gambader, par exemple, quelque vingt ans plus tard sur les Champs-Élysées vêtu d’un polo rose La Manif pour tous. L’arme fatale du camp catho contre le camp bobo, pour reprendre la terminologie du dernier Causeur en kiosque, a été sa jeunesse, en nombre, que personne n’avait vu venir, sans soupçonner, bizarrement, que l’accueil de la vie prôné par l’Église à rebours de la société depuis des dizaines d’années finirait par porter ses fruits démographiques. Les cortèges de La Manif pour tous étaient peuplés de familles nombreuses, cela n’a échappé à personne. Les contempteurs de La Manif pour tous sur ce site lui reprochent souvent, à trop s’occuper du mariage gay, de ne pas voir « le grand remplacement ». Et pourtant, quelle meilleure façon, quelle façon plus vitale, plus féconde que bien des longs discours, d’œuvrer contre celui-ci, que ces petits enfants ?

    Ensuite, s’apitoyer sur le sort de Nicolas qui a fait trois semaines de taule serait bien ridicule. Cette bande de chochottes ! La prison est une promenade de santé, sans jeu de mots, une « expérience », a dit Ségolène Royal, avec le même sourire condescendant que certains sur ce site, et ce sont ceux qui n’en ont jamais fait qui en parlent le mieux. Quand Nicolas se réveillait dans sa cellule de Fleury-Mérogis, quand certains passaient la nuit en garde à vue, d’autres dormaient benoîtement dans leur petit lit blanc.

    Oui, je me prends à me le demander, quel objectif poursuivent donc ces contributeurs qui affirment — du bout des lèvres — se réjouir de ce mouvement sans précédent, mais jettent sur lui leurs critiques asséchantes comme du sable pour éteindre le foyer ?

    S’ils savent tout mieux que personne depuis le début, que ne font-ils œuvre de pédagogie par une analyse constructive et en renforçant leurs rangs, plutôt que rester à l’écart pour mieux les écraser de leur supériorité distanciée empreinte de désespérance ?

    Ne craignent-ils pas que cette France qu’ils ont décrétée consubstantiellement niaise, impropre par nature au service, finisse, malgré toute sa bonne éducation, par s’asseoir sur le bord du chemin pour leur demander des comptes : super, les gars, les éminences grises, les inspecteurs des travaux finis plus malins que les autres ; ben maintenant, on vous regarde : où se cache donc le million de gens que vous avez réussi à faire descendre dans la rue, la jeunesse (mal élevée, forcément, pour être efficace) rentrée en résistance qui harcèle le gouvernement, sans craindre l’opprobre pour défendre ses idées ? En plus d’être gnangnan, cette France-là doit être myope, hein, car elle a beau chercher, elle n’arrive pas à les voir, même en remontant loin en arrière. On ne fait peut-être pas la révolution avec la France bien élevée, on ne la fait pas non plus avec la France des éteignoirs et des bonnets de nuit.

    Je ne sais pas, encore une fois, quel objectif poursuivent ces contributeurs, mais je sais que ce n’est pas celui de l’unité, de l’unité pour mener sur tous les fronts le combat de civilisation dans lequel la France — bien élevée ou non — est engagée.

    Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire, 17 juillet 2013)

     

    Soleil noir.png

    Eh oui, un intellectuel, ça sert à quelque chose !

     

    Nicolas Gauthier 2.jpeg

    La polémique, pour peu qu’elle soit le fait de gens bien élevés, est toujours un régal de l’esprit. Ainsi, Alain de Benoist, dans un entretien réalisé par votre serviteur, pointe du doigt les faiblesses structurelles du collectif de la Manif pour tous et son échec politique final. En retour, Gabrielle Cluzel s’insurge, nous assurant en filigrane que les intellectuels, c’est bien gentil, mais qu’on ne les a pas beaucoup vus défiler dans la rue ni aller en prison.

    La critique est courte. Car à ce compte, il faut se faire circoncire pour parler des juifs, boursicoter pour disserter du capitalisme et se faire empapaouter pour causer des homosexuels.

    On ajoutera qu’Alain de Benoist ne nie en rien les aspects positifs de la chose : on a vu dans les rues des gens n’ayant guère l’habitude d’y descendre et nombre de jeunes y ont connu une sorte de « rite initiatique ». Qu’ils en rajoutent dans les « persécutions », rien que de très logique, de très humain ; à l’instar de ces soixante-huitards ayant eu un peu tendance à confondre rue de Gay-Lussac et tranchées de Verdun.

    Que feront-ils ensuite de cette expérience, c’est une autre histoire. On nous dit que certains adhèrent à l’UNI, d’autres à l’Action française et même au Front national. Vu la sociologie des manifestants, il y a gros à parier qu’une bonne majorité est déjà partie en vacances au Touquet en attendant d’intégrer de prestigieuses écoles préparatoires. À ce simple constat, il sera évidemment rétorqué à Alain de Benoist qu’il voit les choses de « haut » et le clope au bec. Ce serait pourtant oublier que l’homme s’éveilla à la politique en des temps lointains où la prise de risque était autrement plus dangereuse : à l’époque de l’Algérie française, on risquait plus souvent une balle qu’une giclée de gaz lacrymogène. Eh oui, la hauteur et l’ancienneté donnent du recul…

    Et le même, à juste titre, de houspiller cette droite traditionnelle en quête d’un hypothétique Triangle des Bermudes politique, là où ont disparu des Philippe de Villiers et au moins deux autres Charles, Millon et Pasqua. Soit une droite présentable qui ne sentirait pas trop fort sous les bras, façon Le Pen père et fille. La preuve en est qu’au climax de l’affaire, c’est à Jean-Pierre Raffarin et Jean-François Coppé que nos manifestants pour tous ont fait appel. Finalement, Marine Le Pen a été sage de ne pas s’impliquer plus que ça dans ce happening brinquebalant, préférant laisser monter sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, en première ligne…

    La polémique semblant enfler sur ce site, certains commentateurs évoquent encore les mannes audiardesques : « Un con qui marche va toujours plus loin qu’un intellectuel assis… » Certes, mais si c’est pour aller droit dans le mur ou le gouffre, à quoi bon ? D’où cette question induite : à quoi sert un intellectuel ? Et, dans le cas qui nous occupe, quelle est l’utilité d’un Alain de Benoist ?

    Peut-être tout simplement à ceci : près d’une centaine de livres édités et traduits en de nombreuses langues, trois revues, Krisis, Nouvelle École et Éléments, vieilles de près d’un demi-siècle, sans oublier des milliers d’articles et autres entretiens publiés en Europe et ailleurs. Bref, une œuvre hors du commun.

    Après, l’influence d’un intellectuel est délicate à peser à telle ou telle aune. Quelle fut celle d’un Charles Maurras ? Le général de Gaulle et François Mitterrand l’avaient manifestement lu et ce ne fut pas sans effets. Celle d’un Alain de Benoist ? Il est plausible de rappeler qu’elle est majeure depuis les années 70. Sans ses écrits, la droite française en serait toujours au stade des Bérets verts, le film très con de John Wayne, voire à celui d’un Chuck Norris, plus nul encore. Aussi empiriste que le vieux maître de Martigues, c’est grâce à lui que nous avons compris à ne pas confondre causes et effets. Explications : c’est bien de lutter contre l’immigration de masse, ce « Grand Remplacement » stigmatisé par un autre intellectuel, Renaud Camus. Mais c’est mieux de taper sur les véritables coupables, le club Le Siècle et le MEDEF, que sur les idiots utiles de l’extrême gauche.

    C’est encore lui qui a su théoriser ce que tant de gens ressentaient confusément. L’URSS était un concurrent, alors que l’ennemi de toujours demeure les USA. Qu’un centre commercial menaçait plus sûrement la civilisation chrétienne et l’âme française qu’une mosquée. Et que nombre de gens de droite se réfugient plus dans la réaction que la réflexion, persuadés qu’il est possible de défendre en même temps libéralisme économique et conservatisme moral, alors que le libre-échange des hommes et des marchandises conduit inévitablement au libre-échangisme des sexes. Comme quoi, un intellectuel qui pense peut aller plus loin qu’un clampin qui marche, précédé ou non d’une poussette…

    Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 17 juillet 2013)

    Lien permanent Catégories : Débats 0 commentaire Pin it!
  • L'Europe des pèlerinages...

    Spectacle du Monde 2013-07.jpg

     

    Le numéro de juillet-août 2013 de la revue Le spectacle du monde est en kiosque.

    Le dossier est consacré à l'Europe des pèlerinage. On pourra y lire, notamment, des articles de Philippe Conrad ("Une tradition universelle immémoriale " ), de Mathilde Tingaud ( "Procession sacrées des Hellènes" ), de François-Laurent Balssa ("Les grandes heures de Saint-Jacques-de-Compostelle"), d'Olivier Maulin ("Le pèlerin médiéval" ; "Saint-Jacques, le renouveau" ), de Gabriel Rivière (Compostelle, les routes du roman), d'Yves-Marie Bercé ("Le rayonnement de la Madone de Lorette") ou de Yves de Treseguidy ("Le Tro Breiz, périple sacré des Bretons") ainsi qu'un entretien avec Jean-Christophe Rufin ("Le chemin est une alchimie du temps sur l'âme").

    Hors dossier, on pourra aussi lire des articles de Michel Mourlet ("Le Nôtre, jardinier suprême"), de Jean-François Gautier ("Wagner-Verdi. Les deux géants de l'opéra romantique"), d' Alain de Benoist ("Wagner et la France. Passions partagées"), de François Bousquet ("Cendrars. La légende est immortelle"), de Philippe Barthelet ("René Guénon. L'unité de l'esprit"), de François-Laurent Balssa ("Jacques Perret, flibustier du roi") ou de Henri Soldani ("Max Ernst, peintre des illusions"). Et on retrouvera aussi  les chroniques de Patrice de Plunkett ("Le monde est dans la rue") et d'Eric Zemmour ("Par chasseurs interposés").

     

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Les droits de l'homme, nouveau colonialisme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Nicolas Gauthier et publié sur Boulevard Voltaire. Alain de Benoist y évoque les droits de l'homme et la question de l'identité...

    Alain_de_Benoist 6.jpg

     

    Les droits de l'homme, nouveau colonialisme ?

    L’Europe a rompu avec sa tradition colonisatrice pour ensuite verser dans un tiers-mondisme lacrymal. Aujourd’hui, à l’heure de la « repentance », on a l’impression que les néo-évangélistes des droits de l’homme ont remplacé les Pères blancs de jadis. Éternel retour ?

    Au XIXe siècle, la colonisation fut le fait de ceux qu’on a appelés les « trois M » : les militaires, les missionnaires et les marchands. Les marchands se sont souvent enrichis, ce qui n’a pas été le cas de l’État (la colonisation a toujours coûté plus cher à la métropole qu’elle ne lui a rapporté). Les missionnaires n’ont pas trop mal réussi, puisque les deux tiers des catholiques de la planète sont aujourd’hui des habitants du tiers monde. Les militaires livrent désormais des guerres d’agression rebaptisées « interventions humanitaires » ou « opérations de police internationale ». Quant à la repentance, elle devrait en toute logique être surtout pratiquée dans les milieux de gauche puisque, à l’époque de Jules Ferry, le colonialisme était clairement une idéologie de la gauche laïque : au nom de l’universalisme du progrès, il s’agissait d’aider les « races inférieures » à combler leur « retard » en les faisant accéder aux « révélations des Lumières ».

    Mais chacun sait bien que la colonisation peut revêtir des formes très diverses : politique, économique, technologique, culturelle, idéologique, etc. De ce point de vue, il n’y a aujourd’hui plus guère de pays qui puissent se dire indépendants. La colonisation, enfin, est un terme qui se rapporte en toute rigueur au peuplement, et non à la conquête. La France n’y a procédé qu’en deux occasions : en Algérie (avec conquête) et au Québec (sans conquête). Savez-vous qu’à l’apogée de l’Empire français, l’Algérie mise à part, il n’y a jamais eu plus de 500.000 Français vivant dans les colonies ? Aujourd’hui, les populations originaires de notre ancien empire colonial comptent en France plus de six millions de personnes, naturalisés compris, soit douze fois plus. Ce contraste numérique remet certaines choses en place.

    Dans votre livre « Au-delà des droits de l’homme », vous assurez qu’il ne s’agit que d’un néocolonialisme n’osant pas dire son nom. D’où, chez nous, cet amour de « l’Autre », porté aux nues dès lors qu’il cherche à nous ressembler, mais détestable lorsque persistant à revendiquer son propre modèle…

    Depuis qu’il s’est converti à l’universalisme, l’Occident a toujours regardé ses valeurs spécifiques comme des valeurs « universelles », qu’il se trouvait dès lors légitimé à imposer au monde entier. Dans le tiers monde, on a d’abord voulu faire adorer le « vrai Dieu » (unique, bien sûr), après quoi on a prétendu apporter la « civilisation », le « progrès », la « démocratie » et le « développement ». L’idéologie des droits de l’homme n’échappe pas à la règle. Alors qu’elle est historiquement et géographiquement parfaitement située, elle prétend chapitrer la planète au nom d’un homme abstrait, d’un homme de partout et de nulle part. Les États-Unis en sont tout naturellement les premiers champions puisque, pour eux, les Africains ne sont que des Occidentaux à la peau noire, et les Européens des populations américanisables parlant (provisoirement) une langue étrangère. C’est ce qui explique leurs déboires en politique internationale. Le monde ne sera compréhensible pour eux que lorsqu’il aura été totalement américanisé.

    C’est en raison de leur universalisme que les Occidentaux ont autant de mal à comprendre (et à admettre) l’altérité. Leur conviction profonde consiste à penser ou à croire que les différences entre les cultures et les peuples sont transitoires, secondaires, solubles dans le folklore ou franchement nuisibles. En d’autres termes, ils n’admettent « l’Autre » que dans la mesure où ils croient pouvoir démontrer que « l’Autre » est « comme tous les autres », c’est-à-dire qu’il est en fait le « Même ». Un certain égalitarisme, qui fait de l’égalité le synonyme de la « mêmeté », pousse dans ce sens. C’est une autre forme de racisme : faute de faire disparaître les différents, on dévalue les différences (entre les peuples comme entre les sexes) en les tenant pour illusoires ou négligeables. L’universalisme politique, la revendication d’un « droit à l’indifférence » et l’idéologie du genre confluent dans cette même aspiration à l’indifférenciation, qui n’est au fond qu’un désir de mort.

    Syndrome du shah d’Iran ou de Kemal Atatürk : obliger ses compatriotes à adopter une culture étrangère… Dans le même temps, nombre de Français sont quotidiennement confrontés à une présence de plus en plus massives d’immigrés de confession musulmane et de culture maghrébine. Comment conserver sa culture ?

    Je n’ignore bien sûr aucune des pathologies sociales nées de l’immigration. Mais je ne suis pas de ceux qui jettent de l’huile sur le feu ou prennent plaisir à souffler sur les braises en rêvant d’une guerre civile, pas plus que je ne suis de ceux qui, sans peur du paradoxe, reprochent aux immigrés de ne pas s’assimiler tout en déclarant hautement qu’ils sont inassimilables. Ce n’est certainement pas de la faute des immigrés si les Français « de souche » ne savent plus en quoi consiste leur identité et comment ils pourraient la transmettre. Pour le dire autrement, ce n’est pas tant dans l’identité des autres que je vois une menace pour la nôtre que dans le système à tuer les peuples qui les menace toutes. Notre identité serait tout aussi menacée s’il n’y avait pas d’immigration, parce que l’idéologie dominante de l’ère postmoderne, le capitalisme en tant que « fait social total » (Marcel Mauss) est intrinsèquement destructrice de toutes les identités collectives.

    Ce qui demeure, c’est un conflit de valeurs. Quand une musulmane déclare que le port du foulard islamique est une façon pour elle de préserver sa dignité de femme, alors que pour beaucoup d’Occidentaux ce même foulard est une atteinte à la dignité de la femme, il est clair que l’on est dans un dialogue de sourds. « L’Autre », c’est celui qui a des valeurs autres. Toute valeur ne vaut que par rapport à ce qui ne vaut pas. La différence entre les valeurs et les intérêts, c’est que les premières ne sont pas négociables.


    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 6 juillet 2013)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Un socialisme identitaire ?...

    La revue Réfléchir et Agir publie dans son dernier numéro (n°44 - été 2013), disponible en kiosque, un dossier sur le socialisme identitaire...

     

    Réfléchir et agir 44.jpg

    Au sommaire :

    Médias

    Mc Luhan, le prophète de la modernité


    Dossier : Face à la gauche et à la droite du capital, notre socialisme identitaire

    Renouons avec notre socialisme

    Notre tradition anticapitaliste et sociale

    Le capitalisme, un génocide culturel

    Entretien avec Pierre Jovanovic

    Entretien avec Roberto Fiorini

    Comment la gauche a trahi le monde du travail

    Débat : peut-on encore se dire socialiste ?

    Entretien avec Alain de Benoist

    Autour de quelques axes de travail


    Entretien

    Gérard de Villiers

     

    Hommage

    Dominique Venner

     

    Réflexion

    Giorgio Locchi, le mythe surhumaniste

     

    Littérature

    Giono, l'expèrience du Contadour

     

    Un livre est un fusil

    Jean-Yves Le Gallou : la tyrannie médiatique

     

    Cinéma

    Jess Franco, l'Ed Wood du bis européen

     

    Art

    Quand Marinetti et les siens écrivaient le futur

     


    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 5 commentaires Pin it!
  • Réponses dans la postmodernité...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un court entretien donné par Alain de Benoist le 6 juin 2013 au Gruppo Opifice, groupe métapolitique de Cagliari, en Sardaigne, au cours duquel il revient sur les notions de décroissance et de Forme-Capital.

     

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!